dimanche 31 janvier 2016

Un jour pour jouer à la conne



Vendredi après-midi, 15 heures. J’ai deux chiennes dans le jardin. Ma belle-famille est en visite et a emmené sa chienne jusque chez moi pour la faire sortir un peu. Elle est encore jeune, et du haut de ses 4 ans pleine d’énergie. Ma chienne, Noiraude, a douze ans et s’offusque de la moindre visite de sa jeune compagne, Brunette. Bien-sûr cela ne lui convient pas que je la laisse dehors avec la brune. Elle commence donc à aboyer pendant que je prends un café en bonne compagnie. Nous n’y faisons plus vraiment attention, habitués que nous sommes aux caprices canins. Au milieu de la conversation, le téléphone sonne. Un numéro du village, je décroche. Ce pourrait être un parent d’élève qui veut se plaindre ou me féliciter (ce que je crois moins plausible). Une voix masculine demande, sans préambule : « Je suis bien chez Mme Machin ? » Méfiante je deviens : « Oui ». Ce n’est généralement pas bon signe de recevoir un coup de fil qui ne commence pas par un « bonjour ! » sonnant et trébuchant… « Ça fait une demi-heure que votre chien aboie dehors, vous ne pouvez pas le faire rentrer ? »
Je sais que parfois il m’arrive d’avoir des mots durs pour ma Noiraude, mais qu’une personne vienne la critiquer et cette dernière risque de s’en prendre plein les dents. Je devine d’où vient l’appel. Nous avons un nouvel immeuble juste à côté de chez nous depuis quelques années, un immeuble qui se rapproche d’une maison de retraite, avec ascenseurs qui va jusqu’au parking souterrain et une flopée de personnes âgées pensant trouver un quartier tranquille. Mais en fait, elles se retrouvent entourées d’un terrain de tennis, d’une salle de sport, d’un jardin d’enfants et de maison où la population a rajeuni ces dernières années, c’est-à-dire où l’on a pu constater une croissance des naissances, des poussettes et des cris joyeux ou tristes de mômes pas toujours regardant sur la tranquillité des voisins. Nous faisons partis de cette dernière catégorie au grand dam de nos chers voisins. Comptez en plus la chienne qui se fout des horaires de sieste des vieux et voilà les ententes de bon voisinage très compromises. Cela faisait quelque temps que j’attendais une action de ce genre du voisin le plus haut placé (avec vue sur les jardins alentours en plus du plaisir des nuisances sonores). L’été dernier j’ai déjà entendu quelques commentaires désobligeants semblant venir de cette direction. J’ai bien sûr fait semblant de ne pas comprendre.
Donc, réponse claire et nette de ma part : « Non, je ce n’est pas possible en ce moment. Au revoir ! » : J’ai en plus joué la vilaine en raccrochant sans attendre de réponse de mon cher voisin.
Bien sûr, j’aurais pu lui être agréable et tout de suite me plier à ses exigences. Mais là son « moi-adulte-critique » a fait appel à mon « moi-enfant-rebelle » et le résultat a été que j’ai laissé les chiennes dehors 5 minutes plus longtemps que prévu. Une fois Brunette partie et Noiraude rentrée, et ce malgré une brise insistante, j’ai laissé ma porte ouverte avec quelques morceaux de musique de mes années « rock voire hard-rock » à donf !
Je ne suis pas fan de bon voisinage avec des personnes qui ne prennent même pas la peine de venir se présenter quand elles emménagent juste à côté. Autre tare : il siffle sur son balcon à des heures pas possibles : oui, oui, il trouve la résonance en réverbération avec la salle de sport tellement jolie qu’on a le droit à des sifflements intempestifs sans mélodie aucune chaque fois qu’il mais le nez dehors sur son balcon surplombant notre petit jardin où notre toutou donne de la voix. Alors pour une fois, j’ai joué la conne et je me suis fait un ennemi de mon cher voisin…

Prochain épisode au retour de vacances quand nous aurons le plaisir de faire aboyer notre Noiraude, une Noiraude explosant de joie parce que nous ne l’aurons pas abandonnée chez sa gardienne. Attention vos oreilles, cher voisin !

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